Saint-Pétersbourg, joyau architectural de la Russie et ancienne capitale impériale, représente une destination incontournable pour les passionnés d'histoire, d'art et de culture. Fondée en 1703 par Pierre le Grand, cette ville traversée par la Neva et ses nombreux canaux offre un patrimoine exceptionnel reconnu par l'UNESCO. Surnommée la "Venise du Nord" pour ses voies d'eau et ses ponts pittoresques, Saint-Pétersbourg se distingue par son architecture néoclassique, baroque et Art nouveau qui témoigne de l'influence européenne voulue par son fondateur. Entre palais somptueux, musées prestigieux et jardins impériaux, la cité des tsars propose une immersion fascinante dans l'histoire russe, du règne des Romanov à la période soviétique. La richesse culturelle de Saint-Pétersbourg, ses nuits blanches légendaires et son atmosphère unique en font une destination qui mérite amplement d'être explorée en profondeur.
Les sites historiques emblématiques de l'ancienne capitale impériale
L'histoire de Saint-Pétersbourg se révèle à travers ses monuments grandioses qui témoignent de la volonté de Pierre le Grand de créer une "fenêtre sur l'Europe". Chaque édifice raconte un chapitre de l'histoire russe et contribue à l'identité remarquable de cette cité impériale. La ville possède une concentration exceptionnelle de sites historiques préservés qui permettent aux visiteurs de plonger dans l'atmosphère des siècles passés. Ces joyaux architecturaux constituent le cœur battant de Saint-Pétersbourg et reflètent l'ambition des tsars d'égaler, voire de surpasser, les grandes capitales européennes en termes de splendeur et de raffinement.
Le musée de l'ermitage et ses 3 millions d'œuvres d'art
Véritable trésor national russe, le Musée de l'Ermitage représente l'une des plus prestigieuses institutions culturelles au monde. Avec ses quelque 3 millions d'œuvres réparties dans plus de 350 salles, il rivalise avec le Louvre par l'ampleur et la qualité de ses collections. Installé dans l'ancien Palais d'Hiver des tsars, ce complexe muséal comprend six bâtiments principaux qui s'étendent le long de la Neva. Sa façade principale, de couleur vert menthe et blanc, ornée de colonnes et de statues, constitue déjà un chef-d'œuvre architectural en soi.
La visite de l'Ermitage peut facilement occuper une journée entière tant ses collections sont vastes et diversifiées. L'établissement abrite des chefs-d'œuvre de Léonard de Vinci, Raphaël, Rembrandt, ainsi que d' impressionnantes collections d'art égyptien, grec et romain. La collection française est particulièrement remarquable avec des œuvres majeures de Matisse, Picasso, Monet et Renoir. Pour éviter les longues files d'attente, il est recommandé d'acheter son billet à l'avance en ligne et de commencer la visite tôt le matin.
Les salles d'apparat du Palais d'Hiver valent à elles seules la visite, avec leur décoration somptueuse, leurs plafonds peints et leurs lustres en cristal qui témoignent de l'opulence de la cour impériale russe.
La forteresse Pierre-et-Paul et son histoire carcérale
Premier édifice construit à Saint-Pétersbourg, la forteresse Pierre-et-Paul marque le lieu de fondation de la ville en 1703. Sa situation stratégique sur l'île aux Lièvres lui permettait de contrôler l'embouchure de la Neva. Au fil du temps, cette forteresse militaire s'est transformée en l'une des prisons politiques les plus redoutées de Russie, où furent incarcérés de nombreux opposants au régime tsariste, notamment des décembristes et des révolutionnaires comme Dostoïevski, Gorki et Trotski.
Au cœur de la forteresse s'élève la cathédrale Pierre-et-Paul, reconnaissable à sa flèche dorée culminant à 122 mètres. Cette église abrite la nécropole impériale où reposent presque tous les Romanov, de Pierre le Grand à Nicolas II et sa famille. Les visiteurs peuvent également explorer le bastion Troubetskoï qui servait de prison, la Maison de la Monnaie et le musée d'Histoire de la ville. La vue panoramique sur la Neva depuis les remparts offre une perspective unique sur l'ensemble architectural de Saint-Pétersbourg.
La cathédrale Saint-Isaac et sa coupole dorée
Imposante et majestueuse, la cathédrale Saint-Isaac représente l'un des plus grands édifices religieux orthodoxes au monde. Sa construction, qui s'est étendue sur 40 ans (1818-1858), fut dirigée par l'architecte français Auguste de Montferrand. La structure combine des éléments de l'architecture néoclassique, byzantine et baroque, créant un style distinctif qui symbolise la grandeur impériale russe. Le dôme principal, recouvert de 100 kg d'or, domine la silhouette urbaine et constitue un point de repère visible depuis de nombreux endroits de la ville.
L'intérieur de la cathédrale impressionne par sa richesse décorative: colonnes monolithiques en granite, marbres multicolores, sculptures, peintures et mosaïques dorées. La colonnade extérieure, accessible aux visiteurs, offre une vue spectaculaire à 360 degrés sur Saint-Pétersbourg depuis une hauteur de 43 mètres. Pendant la période soviétique, l'édifice fut transformé en musée de l'athéisme avant d'être rendu au culte après la chute de l'URSS. Aujourd'hui, Saint-Isaac fonctionne à la fois comme église et comme musée.
L'église du Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé et ses mosaïques
Contrastant avec l'architecture majoritairement classique de Saint-Pétersbourg, l'église du Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé arbore un style néo-russe flamboyant qui évoque les églises moscovites du XVIe siècle. Érigée entre 1883 et 1907 sur le lieu exact où l'empereur Alexandre II fut mortellement blessé par un attentat en 1881, elle fut conçue comme un mémorial. Ses coupoles multicolores en forme d'oignon, ses façades richement décorées et ses tuiles émaillées en font l'un des monuments les plus photographiés de la ville.
L'intérieur de l'église abrite la plus grande collection de mosaïques au monde avec près de 7 500 m² de surface décorée. Ces œuvres d'art représentent des scènes bibliques et des saints orthodoxes réalisées dans un style byzantin saisissant de détails. Le sol en marbre italien et les iconostases en pierres semi-précieuses complètent cet ensemble d'une richesse éblouissante. L'église était fermée au culte durant la période soviétique et servit notamment d'entrepôt. Restaurée après 1991, elle fonctionne aujourd'hui principalement comme musée.
Le palais youssoupov et le mystère de raspoutine
Situé sur les rives du canal Moïka, le palais Youssoupov est l'un des rares hôtels particuliers aristocratiques de Saint-Pétersbourg à avoir conservé ses intérieurs d'origine. Cette somptueuse demeure appartenait à la famille Youssoupov, l'une des plus fortunées de l'Empire russe. Le palais est célèbre pour avoir été le théâtre de l'assassinat de Grigori Raspoutine, le mystérieux guérisseur et conseiller de la famille impériale, par le prince Félix Youssoupov et ses complices en décembre 1916.
La visite permet de découvrir des salles d'apparat magnifiquement décorées dans différents styles, une galerie de portraits familiaux, un théâtre privé de 180 places et les appartements princiers. Dans les caves, une reconstitution en cire de la scène du meurtre de Raspoutine évoque ce chapitre trouble de l'histoire russe. Ce palais offre un aperçu fascinant de la vie quotidienne de l'aristocratie russe à la veille de la Révolution et constitue l'un des témoignages les mieux préservés du luxe de cette époque révolue.
Le patrimoine architectural des romanov sur l'île vassilievski
L'île Vassilievski représente un véritable musée à ciel ouvert qui illustre l'évolution architecturale de Saint-Pétersbourg. Ce quartier historique, initialement conçu par Pierre le Grand pour devenir le centre administratif de sa nouvelle capitale, conserve une concentration remarquable d'édifices des XVIIIe et XIXe siècles. Les bâtiments monumentaux qui bordent ses quais et ses avenues témoignent de l'influence occidentale que les tsars ont voulu insuffler à leur empire. L'île constitue un ensemble urbain cohérent qui reflète l'organisation rationnelle voulue par son fondateur, avec son système de canaux et ses perspectives géométriques.
Le palais d'hiver et les résidences de la dynastie tsariste
Le Palais d'Hiver représente l'incarnation même du pouvoir et du faste de la dynastie des Romanov. Conçu par l'architecte italien Bartolomeo Rastrelli dans un style baroque élisabéthain, ce palais monumental aux façades vert et blanc fut la résidence officielle des tsars de 1762 jusqu'à la Révolution de 1917. Avec ses 1 500 pièces, 117 escaliers et près de 2 000 fenêtres, il symbolise la grandeur impériale que les monarques russes voulaient projeter face aux puissances européennes.
Outre le Palais d'Hiver, plusieurs autres résidences urbaines des Romanov méritent l'attention: le palais Anitchkov sur la Perspective Nevski, le palais de Marbre sur les quais de la Neva, et le château des Ingénieurs (ou palais Michel), dernière demeure de Paul Ier. Ces édifices témoignent de l'évolution des styles architecturaux à Saint-Pétersbourg, du baroque au néoclassicisme et à l'éclectisme. Chacune de ces résidences possède son histoire propre et reflète les goûts personnels et les ambitions politiques de ses occupants impériaux.
La perspective nevski, artère vitale de Saint-Pétersbourg
Véritable colonne vertébrale de Saint-Pétersbourg, la Perspective Nevski s'étend sur près de 4,5 kilomètres depuis l'Amirauté jusqu'à la gare de Moscou. Cette avenue prestigieuse, tracée en 1710, était conçue comme l'axe principal reliant les principaux bâtiments administratifs de la nouvelle capitale. Au fil des siècles, elle s'est transformée en centre commercial et culturel de la ville, attirant l'élite de la société pétersbourgeoise. Aujourd'hui encore, elle reste l'artère la plus animée et la plus emblématique de Saint-Pétersbourg.
Le long de cette avenue majestueuse s'alignent des palais aristocratiques, des églises de différentes confessions, des magasins luxueux et des bâtiments administratifs. Parmi les édifices remarquables figurent le palais Stroganov, la Maison du Livre (ancien siège de la compagnie Singer), les églises catholique Sainte-Catherine et arménienne Sainte-Catherine, ainsi que la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan avec sa colonnade inspirée de la basilique Saint-Pierre de Rome. La Perspective Nevski a également inspiré de nombreux écrivains russes, de Pouchkine à Gogol, qui l'ont immortalisée dans leurs œuvres.
L'architecture néoclassique de la bourse et des rostres
La pointe orientale de l'île Vassilievski, appelée "Strelka" (la flèche), constitue l'un des ensembles architecturaux les plus harmonieux de Saint-Pétersbourg. Dominé par le bâtiment de la Bourse maritime, œuvre néoclassique de l'architecte français Thomas de Thomon achevée en 1810, ce site offre une vue spectaculaire sur le Palais d'Hiver et la forteresse Pierre-et-Paul. La Bourse, inspirée du temple grec de Hera à Paestum, illustre parfaitement l'influence antique qui caractérise l'architecture pétersbourgeoise du début du XIXe siècle.
De part et d'autre de la Bourse s'élèvent les célèbres colonnes rostrales, hautes de 32 mètres. Ces monuments ornés de proues de navires (rostres) et de statues allégoriques représentant les grands fleuves russes servaient autrefois de phares pour guider les navires entrant dans le port. Elles symbolisent la vocation maritime de Saint-Pétersbourg, voulue par Pierre le Grand comme "fenêtre sur la mer". Ce complexe architectural forme un paysage urbain unique qui a peu changé depuis deux siècles et offre l'un des panoramas les plus caractéristiques de la ville.
Les sphinx de l'université et leur symbolisme
Sur le quai de l'Université, face à la Neva, se dressent deux authentiques sphinx égyptiens vieux de 3 500 ans qui comptent parmi les curiosités les plus insolites de Saint-Pétersbourg. Ces monuments colossaux en granite noir, à l'effigie du pharaon Amenhotep III, furent découverts près de Thèbes (Louxor) et achetés par le tsar Nicolas Ier en 1832. Leur présence témoigne de la fascination de l'élite russe pour l'Égypte antique, particulièrement vive au XIXe siècle, et illustre le désir d'enrichir la capitale d'œuvres d'art exceptionnelles venues du monde entier.
Les sphinx bordent l'entrée de l'ancienne Académie des Beaux-Arts (aujourd'hui Institut Repin), bâtiment néoclassique imposant qui domine cette partie de l'île Vassilievski. Cette institution, fondée en 1757 par l'impératrice Élisabeth, a formé des générations d'artistes russes. Les sphinx, avec leur regard énigmatique tourné vers la Neva, créent un dialogue visuel fascinant entre les civil
isations entre l'ancienne Égypte et la Russie impériale. Leur emplacement n'est pas fortuit : ils font face au Palais d'Hiver, créant ainsi un lien symbolique entre deux grandes civilisations qui ont marqué l'histoire de l'humanité. Ces sphinx constituent un exemple frappant de la manière dont Saint-Pétersbourg intègre des influences culturelles variées dans son paysage urbain.
Les résidences impériales aux alentours de Saint-Pétersbourg
En plus de ses palais urbains, la famille impériale possédait plusieurs résidences d'été dans les environs de Saint-Pétersbourg. Ces domaines somptueux, situées dans un rayon de 30 kilomètres autour de la capitale, permettaient à la cour de s'éloigner de l'agitation citadine tout en conservant la proximité nécessaire aux affaires d'État. Ces complexes palatiaux, entourés de vastes parcs paysagers, rivalisent de splendeur avec les plus grandes résidences royales européennes. Chaque propriété révèle les goûts personnels du souverain qui l'a développée et témoigne des influences artistiques dominantes de son époque.
Le complexe de peterhof et ses fontaines spectaculaires
Souvent surnommé le "Versailles russe", Peterhof représente l'aboutissement de la vision de Pierre le Grand qui souhaitait créer une résidence impériale surpassant les palais européens. Situé à environ 30 kilomètres à l'ouest de Saint-Pétersbourg, sur les rives du golfe de Finlande, ce complexe palatial comprend plusieurs bâtiments et un système de parcs et jardins s'étendant sur plus de 1 000 hectares. Le Grand Palais, construit entre 1714 et 1723 puis agrandi sous Élisabeth Ière, constitue le cœur architectural de cet ensemble classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
La véritable magie de Peterhof réside dans son système hydraulique unique comprenant 150 fontaines et 4 cascades qui fonctionnent sans pompes, uniquement par gravité naturelle. La Grande Cascade, située devant la façade sud du palais, compte 64 fontaines et 255 sculptures dorées. Son élément central est la fontaine de Samson déchirant la gueule d'un lion, allégorie de la victoire russe sur la Suède lors de la bataille de Poltava. D'autres attractions incluent les "fontaines à surprise" qui aspergent les visiteurs inattentifs et le parc Monplaisir avec ses jardins à la française et son pavillon conçu par Pierre le Grand lui-même.
La Grande Cascade de Peterhof est mise en eau chaque année lors d'une cérémonie spectaculaire fin mai, marquant le début de la saison estivale à Saint-Pétersbourg.
Le palais catherine à tsarskoïe selo et sa chambre d'ambre
Le palais Catherine, situé dans l'ancienne ville de Tsarskoïe Selo (aujourd'hui Pouchkine) à 25 kilomètres au sud de Saint-Pétersbourg, représente l'apogée du style baroque russe. Nommé en l'honneur de Catherine Ière, épouse de Pierre le Grand, il fut entièrement reconstruit par l'architecte Bartolomeo Rastrelli sous le règne d'Élisabeth Ière. Sa façade bleue et blanche de 306 mètres de long, richement décorée de colonnes, atlantes et ornements dorés, impressionne par son élégance et sa grandeur. L'intérieur du palais comprend une enfilade de salles d'apparat somptueuses, dont la Grande Salle de Bal et la salle à manger de Chevaliers.
Le trésor le plus précieux du palais est sans conteste la légendaire Chambre d'Ambre, souvent décrite comme la "huitième merveille du monde". Cette pièce, entièrement recouverte de panneaux d'ambre sculptés rehaussés d'or et de miroirs, fut offerte à Pierre le Grand par le roi de Prusse en 1716. Volée par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale puis mystérieusement disparue, elle a été entièrement recréée après un travail minutieux de 24 ans et rouverte au public en 2003. Le vaste parc qui entoure le palais combine harmonieusement les styles français et anglais avec des pavillons thématiques comme l'Ermitage et la Grotte.
Le palais de pavlovsk et ses jardins à l'anglaise
À seulement quelques kilomètres de Tsarskoïe Selo se trouve Pavlovsk, résidence offerte par Catherine II à son fils Paul Ier et son épouse Maria Feodorovna en 1777. Contrairement aux palais plus ostentatoires des environs, Pavlovsk se distingue par son élégance néoclassique discrète et son atmosphère intimiste. Conçu par l'architecte écossais Charles Cameron puis complété par Vincenzo Brenna, le palais présente une architecture harmonieuse avec sa rotonde centrale surmontée d'une coupole et ses ailes symétriques.
Les intérieurs de Pavlovsk reflètent le goût raffiné de Maria Feodorovna, grande amatrice d'art, avec d'importantes collections de peintures, sculptures, porcelaines et mobilier français et italien. La bibliothèque, le cabinet italien et la chambre grecque comptent parmi les pièces les plus remarquables. Le domaine de Pavlovsk est surtout célèbre pour son parc paysager de 600 hectares, considéré comme l'un des plus beaux jardins à l'anglaise d'Europe. Aménagé par Cameron et l'architecte paysagiste Pietro Gonzaga, il comprend des vallons romantiques, des bosquets naturels, des pavillons pittoresques et la rivière Slavianka dont le cours sinueux structure l'ensemble du paysage.
Le palais constantin à strelna et son rôle diplomatique actuel
Initialement conçu par Pierre le Grand pour devenir sa résidence principale, le palais Constantin à Strelna a connu une histoire mouvementée avant de retrouver sa splendeur. Situé à mi-chemin entre Saint-Pétersbourg et Peterhof, ce palais néoclassique fut construit entre 1720 et 1808 pour le grand-duc Constantin, fils de Paul Ier. Gravement endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale puis laissé à l'abandon durant l'ère soviétique, il a été entièrement restauré au début des années 2000 pour devenir le "palais des congrès" de la Russie.
Aujourd'hui, le palais Constantin sert de résidence présidentielle officielle et accueille des événements diplomatiques de premier plan, comme le sommet du G8 en 2006 et certaines réunions du G20. Ouvert partiellement au public, il abrite d'importantes collections d'art et d'objets historiques. Le parc de 200 hectares, avec ses canaux, ses terrasses et sa vue sur le golfe de Finlande, conserve les traces du plan original conçu par Jean-Baptiste Le Blond, élève de Le Nôtre. Cette résidence illustre parfaitement comment le patrimoine impérial russe trouve de nouvelles fonctions prestigieuses dans la Russie contemporaine.
La culture vivante de Saint-Pétersbourg
Au-delà de son patrimoine architectural exceptionnel, Saint-Pétersbourg demeure un centre culturel dynamique où les arts continuent de s'épanouir. Héritière d'une tradition artistique riche initiée sous les tsars, la ville maintient une vie culturelle intense qui fait sa réputation mondiale. Des institutions prestigieuses perpétuent l'excellence dans tous les domaines artistiques, de la musique classique à la littérature en passant par les arts plastiques. Cette effervescence créative s'exprime tant dans les structures historiques que dans les espaces plus contemporains qui renouvellent le paysage culturel pétersbourgeois.
Le théâtre mariinsky et les ballets de tchaïkovski
Emblème de l'excellence artistique russe, le Théâtre Mariinsky (anciennement Kirov) figure parmi les plus prestigieuses institutions lyriques et chorégraphiques du monde. Fondé en 1783 sous le règne de Catherine II et installé dans son bâtiment actuel depuis 1860, ce théâtre historique au style néoclassique a vu naître certaines des plus grandes œuvres du répertoire russe. C'est sur cette scène légendaire que furent créés les ballets de Tchaïkovski – Le Lac des Cygnes, La Belle au bois dormant et Casse-Noisette – ainsi que de nombreux opéras comme Boris Godounov de Moussorgski.
La compagnie de ballet du Mariinsky a formé certains des plus grands danseurs de l'histoire, de Vaslav Nijinski à Rudolf Noureev, et continue d'attirer les meilleurs talents internationaux. Depuis 1988, le chef d'orchestre Valery Gergiev dirige l'institution avec une ambition artistique qui a permis de maintenir son prestige international. En 2013, une seconde salle ultramoderne, le Mariinsky II, a été inaugurée à côté du bâtiment historique, dotant le théâtre d'équipements techniques parmi les plus avancés au monde. Assister à une représentation au Mariinsky constitue une expérience culturelle incontournable à Saint-Pétersbourg, permettant d'apprécier l'alliance entre tradition séculaire et excellence contemporaine.
Le musée russe et la collection d'art national
Fondé en 1895 par l'empereur Nicolas II, le Musée Russe constitue la plus importante collection d'art russe au monde. Installé dans le magnifique palais Mikhaïlovski, édifice néoclassique conçu par Carlo Rossi au début du XIXe siècle, ce musée offre un panorama complet de l'évolution artistique du pays, des icônes médiévales aux avant-gardes du XXe siècle. Avec plus de 400 000 œuvres réparties dans plusieurs bâtiments adjacents, dont le palais de Marbre et le château des Ingénieurs, l'institution permet de saisir toute la richesse et la spécificité de l'art russe.
Les collections du Musée Russe s'organisent chronologiquement, permettant aux visiteurs de découvrir successivement les icônes anciennes, les portraits impériaux du XVIIIe siècle, les paysages romantiques du XIXe siècle et les œuvres révolutionnaires des mouvements d'avant-garde. On y admire des chefs-d'œuvre signés par les plus grands noms de l'art russe : Andreï Roublev, Karl Brioullov, Ilia Répine, Vassily Kandinsky, Kasimir Malevitch et Marc Chagall. Le musée comprend également un remarquable département de sculpture et d'arts décoratifs qui complète cette vue d'ensemble de la créativité nationale à travers les siècles.
Les nuits blanches et les ponts levants sur la neva
Phénomène astronomique propre aux régions proches du cercle polaire, les nuits blanches transforment Saint-Pétersbourg pendant près d'un mois, du 11 juin au 2 juillet. Durant cette période, le soleil ne descend que légèrement sous l'horizon, créant un crépuscule permanent où la lumière naturelle baigne la ville 24 heures sur 24. Cette ambiance magique, magnifiée par les reflets argentés sur les eaux de la Neva, a inspiré de nombreux artistes et écrivains, de Pouchkine à Dostoïevski. Les nuits blanches sont devenues un symbole culturel de la ville et donnent lieu à un important festival international d'arts et de musique.
C'est également durant cette période que se déroule l'un des spectacles urbains les plus fascinants de Saint-Pétersbourg : la levée nocturne des ponts. Chaque nuit, entre 1h et 5h du matin, les douze ponts principaux qui enjambent la Neva s'ouvrent successivement pour laisser passer les navires de commerce. Cette chorégraphie technique, devenue une attraction touristique majeure, divise temporairement la ville en îles distinctes et crée des images spectaculaires que des milliers de spectateurs contemplent depuis les quais. La levée du pont du Palais, avec en arrière-plan la forteresse Pierre-et-Paul illuminée, constitue un tableau urbain inoubliable qui incarne l'identité maritime de Saint-Pétersbourg.
Itinéraires thématiques pour explorer Saint-Pétersbourg
Pour apprécier pleinement la diversité et la richesse de Saint-Pétersbourg, rien ne vaut une exploration thématique qui permet d'en découvrir les multiples facettes. Au-delà des sites touristiques majeurs, la ville recèle d'innombrables trésors moins connus qui révèlent son histoire complexe et sa vitalité contemporaine. Que vous soyez passionné de littérature, d'histoire navale ou d'architecture, des parcours spécifiques vous permettront d'approfondir votre connaissance de cette cité fascinante et de vivre une expérience plus personnalisée et authentique.
Circuit littéraire sur les traces de dostoïevski et pouchkine
Saint-Pétersbourg a servi de cadre et d'inspiration à certains des plus grands chefs-d'œuvre de la littérature russe. Un circuit littéraire permet de marcher sur les pas des écrivains qui ont immortalisé la ville dans leurs œuvres. Le quartier de Haymarket, avec ses ruelles tortueuses et ses immeubles délabrés, constitue le décor principal de Crime et Châtiment de Dostoïevski. On peut y visiter l'appartement-musée de l'écrivain au 5 rue Kouznetchny, où il vécut et rédigea Les Frères Karamazov. Non loin se trouve l'église Saint-Vladimir où Raskolnikov vient confesser son crime.
Pour les admirateurs de Pouchkine, un parcours spécifique mène de son appartement-musée sur les quais de la Moïka, où il passa ses derniers jours après son duel fatal, jusqu'au Lycée impérial de Tsarskoïe Selo où il fit ses études. On peut également suivre les traces de son célèbre personnage Eugène Onéguine le long de la Perspective Nevski ou visiter le café littéraire où le poète prit son dernier repas avant son duel.