Partir à la découverte de budapest

Budapest, surnommée la "Perle du Danube", fascine par son caractère dual et sa richesse culturelle exceptionnelle. Cette capitale hongroise, née de l'union de Buda et Pest en 1873, dévoile un patrimoine architectural majestueux où se mêlent influences gothiques, renaissance, baroques et Art nouveau. Le fleuve mythique qui traverse la ville offre des panoramas à couper le souffle sur ses monuments emblématiques, tandis que ses thermes légendaires perpétuent une tradition millénaire du bien-être. Au-delà de ses trésors patrimoniaux, Budapest surprend par sa gastronomie savoureuse, ses quartiers authentiques et sa vie culturelle effervescente. La capitale hongroise combine avec harmonie l'héritage de son passé glorieux et une modernité dynamique, invitant les visiteurs à une exploration riche en découvertes, en saveurs et en émotions.

Histoire et patrimoine architectural de budapest à travers les siècles

L'histoire architecturale de Budapest raconte les multiples influences qui ont façonné cette métropole au fil des siècles. Des vestiges romains aux constructions contemporaines en passant par les périodes médiévale, ottomane et austro-hongroise, la capitale hongroise présente un véritable livre d'histoire à ciel ouvert. Chaque pierre, chaque monument témoigne des différentes dominations et des courants artistiques qui se sont succédé, créant une mosaïque architecturale d'une diversité exceptionnelle.

La période la plus faste pour l'architecture budapestoise fut sans conteste la fin du XIXe siècle, lorsque la ville connut un développement spectaculaire sous l'Empire austro-hongrois. Cette époque correspond à l'union officielle de Buda et Pest en 1873, donnant naissance à la métropole que nous connaissons aujourd'hui. De nombreux édifices majestueux furent alors érigés pour affirmer la puissance et le prestige de la capitale hongroise, rivalisant avec Vienne, l'autre grande métropole impériale.

Ce patrimoine exceptionnel a traversé les épreuves du temps, notamment les destructions causées par la Seconde Guerre mondiale et la période communiste qui suivit. Depuis la chute du régime soviétique, d'importantes campagnes de restauration ont permis de redonner leur splendeur aux joyaux architecturaux de Budapest, tout en préservant les traces de cette histoire mouvementée qui confère à la ville son caractère unique et son authenticité.

Le château de buda et le quartier du château classés au patrimoine mondial de l'UNESCO

Surplombant majestueusement le Danube depuis la colline de Buda, le Château Royal constitue l'un des symboles les plus emblématiques de Budapest. Cette imposante forteresse, dont les origines remontent au XIIIe siècle, a connu de nombreuses destructions et reconstructions au fil des siècles. Sa forme actuelle date principalement du XVIIIe siècle et de la période d'après-guerre, suite aux importantes restaurations effectuées après les bombardements de 1944-1945. Aujourd'hui, le château abrite la Galerie Nationale Hongroise et la Bibliothèque Széchenyi, offrant aux visiteurs un voyage fascinant à travers l'art et l'histoire du pays.

Le quartier du Château dans son ensemble forme un véritable joyau médiéval et baroque, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987. Ses ruelles pavées et pittoresques invitent à la flânerie, dévoilant à chaque détour des trésors architecturaux comme l'église Matthias, joyau gothique aux toits colorés, ou le Bastion des Pêcheurs, construction néo-romane offrant l'un des plus beaux panoramas sur Pest et le Danube. Cette partie de Budapest transporte littéralement les visiteurs dans une autre époque , où résonnent encore les échos des couronnements royaux et des tournois médiévaux.

La préservation exceptionnelle de cet ensemble urbain témoigne de l'importance accordée par les Hongrois à leur patrimoine historique. Les façades soigneusement restaurées, les cours intérieures secrètes et les détails architecturaux raffinés racontent l'histoire d'une nation fière de ses racines et de sa culture millénaire. Une promenade dans ce quartier constitue une véritable immersion dans le Budapest royal et aristocratique des siècles passés.

L'architecture néogothique du parlement hongrois conçu par imre steindl

Chef-d'œuvre incontesté de l'architecture néogothique, le Parlement hongrois s'impose comme l'emblème de Budapest et l'une des silhouettes les plus reconnaissables d'Europe. Conçu par l'architecte Imre Steindl et construit entre 1885 et 1904, cet édifice monumental s'étend sur 268 mètres de long et 123 mètres de large, avec une coupole centrale culminant à 96 mètres de hauteur. Ce gigantisme symbolisait la volonté d'affirmer l'identité et la puissance hongroises au sein de l'Empire austro-hongrois. Le chiffre 96 n'est d'ailleurs pas anodin : il commémore l'arrivée des Magyars dans le bassin des Carpates en 896.

La façade du Parlement, finement ciselée, révèle une richesse de détails stupéfiante : pinacles élancés, arcs-boutants, gargouilles et statues des souverains hongrois créent un ensemble d'une extrême sophistication. Véritable dentelle de pierre , cette façade se reflète majestueusement dans les eaux du Danube, offrant l'une des vues les plus spectaculaires de Budapest, particulièrement saisissante au coucher du soleil ou lors des illuminations nocturnes.

L'intérieur du bâtiment se révèle tout aussi impressionnant, avec ses 691 pièces, ses escaliers monumentaux et ses salles somptueusement décorées. Le grand escalier d'honneur, orné de fresques et éclairé par d'immenses vitraux, conduit aux salles principales, dont la Salle de la Coupole où sont exposés les joyaux de la couronne hongroise. La visite guidée permet de découvrir ces espaces extraordinaires, témoins des grands moments de l'histoire parlementaire hongroise et véritables chefs-d'œuvre d'artisanat décoratif de la Belle Époque.

Le pont des chaînes széchenyi, premier pont permanent reliant buda et pest

Symbole de l'unification de Buda et Pest, le Pont des Chaînes Széchenyi (Széchenyi Lánchíd) constitue l'un des monuments les plus emblématiques de Budapest. Inauguré en 1849, ce fut le premier pont permanent à enjamber le Danube entre les deux parties de la ville, jouant un rôle crucial dans le développement urbain et économique de la future capitale. Son concepteur, l'ingénieur anglais William Tierney Clark, créa une structure innovante pour l'époque : un pont suspendu à chaînes d'une longueur de 375 mètres, supporté par deux pylônes monumentaux de style néoclassique.

Les lions majestueux qui gardent les entrées du pont, sculptés par János Marschalkó, sont devenus des figures emblématiques de Budapest. Une légende urbaine raconte qu'ils n'auraient pas de langue, ce qui aurait poussé le sculpteur au suicide après cette remarque humiliante. En réalité, les félins possèdent bien une langue, simplement invisible depuis le sol. Ces gardiens de pierre ont survécu aux nombreuses épreuves traversées par le pont, notamment sa destruction à la fin de la Seconde Guerre mondiale et sa reconstruction fidèle achevée en 1949.

Traverser le Pont des Chaînes à pied constitue une expérience incontournable lors d'une visite à Budapest. De jour comme de nuit, il offre des vues spectaculaires sur le Parlement, le Château de Buda et le Danube. Illuminé à la tombée du jour, le pont se transforme en véritable tableau vivant , symbole du lien indéfectible entre les deux rives de la ville et témoin silencieux de près de deux siècles d'histoire hongroise mouvementée.

L'influence ottomane visible dans les bains rudas et király du XVIème siècle

L'occupation ottomane de Budapest (1541-1686) a laissé une empreinte indélébile sur la ville, particulièrement visible dans ses bains historiques. Les Turcs, grands amateurs de thermalisme, ont développé une véritable culture du bain en exploitant les sources d'eau chaude naturelles de la région. Les bains Rudas et Király, construits au XVIe siècle, témoignent parfaitement de cette influence orientale qui persiste dans le paysage urbain budapestois, créant un contraste fascinant avec l'architecture occidentale environnante.

Les bains Rudas, édifiés sous le règne du pacha Sokollu Mustafa en 1566, présentent l'une des plus remarquables coupoles ottomanes d'Europe centrale. Cette imposante structure à huit piliers, percée d'ouvertures circulaires laissant filtrer la lumière, surplombe un bassin octogonal central entouré de quatre bassins plus petits. L'atmosphère mystique qui règne dans cet espace, entre vapeur d'eau et rayons de lumière colorée, transporte instantanément le visiteur dans l'univers des hammams orientaux . Récemment rénovés, les bains Rudas allient désormais ces éléments historiques à des installations modernes, incluant un bassin sur le toit offrant une vue panoramique sur le Danube.

Les bains Király, bien que plus modestes, constituent un autre exemple remarquable d'architecture thermale ottomane. Construits en 1565 à l'intérieur des murs de Buda pour permettre aux Turcs de se baigner même en cas de siège, ils ont conservé leur structure d'origine avec leur coupole caractéristique. Ces établissements historiques permettent aux visiteurs de s'immerger dans une tradition thermale vieille de plusieurs siècles, perpétuant un héritage culturel unique où se mêlent influences orientales et pratiques hongroises.

L'héritage art nouveau hongrois dans l'avenue andrássy

L'Avenue Andrássy, surnommée les "Champs-Élysées de Budapest", représente l'apogée de l'architecture de la Belle Époque dans la capitale hongroise. Cette artère élégante, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, fut aménagée entre 1872 et 1885 selon les plans des urbanistes Lajos Lechner et Frigyes Feszl. Son tracé rectiligne de 2,5 kilomètres relie la place Erzsébet au centre-ville au majestueux parc municipal Városliget, traversant le quartier chic du VIe arrondissement.

L'avenue se distingue par la concentration exceptionnelle d'édifices Art nouveau, témoignant de l'interprétation unique que les Hongrois ont donnée à ce mouvement artistique. L'architecte Ödön Lechner, souvent surnommé le "Gaudí hongrois", développa un style national distinctif en incorporant des motifs folkloriques magyars aux formes organiques caractéristiques de l'Art nouveau. Cette fusion entre traditions locales et modernité européenne créa une esthétique singulière , reconnaissable à ses façades richement ornées de céramiques colorées, de motifs floraux et de formes ondulantes.

Parmi les joyaux architecturaux qui bordent l'avenue, l'Opéra d'État hongrois, conçu par Miklós Ybl dans un style néo-renaissance, impressionne par sa façade somptueuse et son intérieur luxueusement décoré. Plus loin, le Musée des Beaux-Arts et la Maison de la Terreur illustrent d'autres facettes de ce patrimoine exceptionnel. Les élégants immeubles résidentiels, avec leurs cages d'escalier ouvragées et leurs détails artistiques, complètent ce musée à ciel ouvert qui témoigne de l'âge d'or culturel et économique de Budapest avant la Première Guerre mondiale.

L'architecture de Budapest offre un voyage temporel incomparable à travers l'histoire européenne. Chaque bâtiment raconte une page du roman national hongrois, où se mêlent influences occidentales et orientales dans une symphonie visuelle unique au monde.

Les thermes emblématiques de budapest, capitale mondiale du thermalisme

Budapest mérite amplement son titre de "ville des bains", avec ses 123 sources thermales naturelles produisant quotidiennement 70 millions de litres d'eau riche en minéraux. Cette abondance exceptionnelle explique pourquoi le thermalisme fait partie intégrante de l'identité culturelle de la capitale hongroise depuis près de deux millénaires. Des Romains qui fondèrent Aquincum aux Ottomans qui développèrent les hammams, jusqu'à l'âge d'or des thermes monumentaux de la Belle Époque, chaque civilisation a contribué à enrichir cette tradition du bien-être par l'eau.

Au-delà de leur dimension thérapeutique, les bains thermaux de Budapest constituent de véritables lieux de vie sociale. Pour les habitants, s'y rendre régulièrement fait partie des habitudes quotidiennes, que ce soit pour se détendre, socialiser ou profiter des bienfaits médicinaux des eaux. Les Budapestois entretiennent avec leurs thermes une relation particulière, mêlant rituel de santé et plaisir hédoniste . On y observe souvent des joueurs d'échecs immergés jusqu'aux épaules dans l'eau chaude, incarnant parfaitement cette culture thermale unique.

Architecturalement, les établissements thermaux budapestois impressionnent par leur diversité et leur splendeur. Des coupoles ottomanes aux façades Art nouveau, en passant par les mosaïques néo-byzantines et les colonnes néoclassiques, ces palais aquatiques constituent des chefs-d'œuvre esthétiques autant que des havres de bien-être. Chaque bain possède sa propre personnalité et son ambiance distincte, offrant aux visiteurs un éventail d'expériences thermales allant des plus authentiques et traditionnelles aux plus modernes et festives.

Les bains széchenyi, plus grand complexe thermal d'europe avec 18 bassins

Joyau néo-baroque niché au cœur du parc municipal Városliget, les Bains Széchenyi s'imposent comme le complexe thermal le plus vaste d'Europe et l'un des symboles incontournables de Budapest. Inauguré en 1913 et agrandi

en 1927, ce palais thermal imposant s'étend sur plus de 6 000 m² et propose pas moins de 18 bassins de différentes températures (de 20°C à 38°C). Sa silhouette majestueuse aux tons jaune pastel et ses bassins extérieurs constituent l'image emblématique du thermalisme budapestois, reproduite sur d'innombrables cartes postales et brochures touristiques. L'expérience d'un bain en plein air au Széchenyi, que ce soit sous un soleil radieux d'été ou entouré de vapeur dans la fraîcheur hivernale, reste un souvenir indélébile pour tout visiteur.

La partie extérieure compte trois bassins principaux : un bassin sportif pour la natation, un bassin d'activités avec jets hydromassants et un bassin thermal plus calme. L'image iconique des joueurs d'échecs immergés dans l'eau, concentrés sur leur partie malgré la température élevée, illustre parfaitement la fonction sociale de ces bains dans la culture hongroise. À l'intérieur, une quinzaine d'autres bassins proposent des températures et des compositions minérales variées, complétés par des saunas, hammams et espaces de soins.

Les eaux du Széchenyi, riches en calcium, magnésium, hydrogénocarbonate et sulfate, sont particulièrement recommandées pour les problèmes articulaires, l'arthrite et certaines pathologies post-traumatiques. Au-delà de leurs vertus thérapeutiques, ces thermes sont devenus un véritable lieu de rencontre intergénérationnel où se côtoient habitants de Budapest, curistes et touristes du monde entier, créant une atmosphère conviviale et cosmopolite unique. La magnificence architecturale du bâtiment principal, avec ses colonnades, ses sculptures et ses détails ornementaux, ajoute une dimension culturelle et esthétique à cette expérience thermale exceptionnelle.

Les bains gellért et leur architecture art nouveau exceptionnelle

Véritables joyaux de l'Art nouveau hongrois, les Bains Gellért incarnent l'élégance et le raffinement de la Belle Époque budapestoise. Inaugurés en 1918 au pied de la colline Gellért, ces thermes sont intégrés à l'hôtel du même nom, formant un ensemble architectural harmonieux aux façades ornées et aux intérieurs somptueux. Dès l'entrée dans le hall principal, le visiteur est saisi par la richesse décorative des lieux : colonnes sculptées, mosaïques étincelantes, vitraux colorés et statues allégoriques créent une atmosphère d'une sophistication exceptionnelle, loin de l'austérité des thermes ottomans.

La piscine intérieure principale constitue le point d'orgue de cet ensemble : surplombée par une verrière Art nouveau et entourée de colonnes en marbre, elle baigne dans une lumière douce filtrant à travers les vitraux colorés. Ce décor féerique, où se reflètent dans l'eau les motifs géométriques et floraux caractéristiques du style Sécession hongrois, transporte instantanément le baigneur dans l'univers raffiné de l'aristocratie austro-hongroise du début du XXe siècle. Les cabines individuelles, avec leurs portes en bois ouvragées et leurs détails en laiton patiné, renforcent cette impression de voyage dans le temps.

Au-delà de leur valeur esthétique, les eaux thermales du Gellért sont reconnues pour leurs propriétés thérapeutiques, particulièrement bénéfiques pour les problèmes circulatoires et les maladies respiratoires. L'établissement propose également une vaste gamme de soins wellness, allant des massages traditionnels hongrois aux thérapies contemporaines. La piscine extérieure à vagues, première du genre en Europe lors de son ouverture, complète cette offre unique en son genre, alliant patrimoine architectural exceptionnel et bien-être thermal dans un cadre d'une élégance intemporelle.

L'expérience authentique des bains lukács fréquentés par les locaux

Loin de l'effervescence touristique des bains Széchenyi ou Gellért, les thermes Lukács offrent une immersion plus authentique dans la culture thermale budapestoise. Fréquentés majoritairement par les habitants, ces bains historiques situés sur la rive de Buda cultivent une atmosphère plus intime et décontractée. Leur histoire remonte au XIIe siècle, lorsque les Chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean y établirent un hospice pour soigner les malades grâce aux eaux thermales. Au fil des siècles, l'établissement a conservé sa vocation thérapeutique tout en se modernisant progressivement.

La façade du bâtiment principal, ornée de plaques de marbre offertes par d'anciens patients reconnaissants, témoigne de l'efficacité médicinale attribuée à ces eaux. Ces ex-voto, datant pour la plupart du début du XXe siècle, racontent les guérisons miraculeuses obtenues grâce aux cures thermales. Cette galerie de témoignages gravés dans la pierre constitue un musée à ciel ouvert unique, retraçant l'histoire vivante du thermalisme médical hongrois et de ses succès thérapeutiques. L'intérieur, plus fonctionnel et moins ostentatoire que celui d'autres établissements, privilégie l'efficacité thérapeutique au faste décoratif.

Les eaux du Lukács, particulièrement riches en calcium, magnésium et fluor, sont réputées pour leur action bénéfique sur les problèmes rhumatismaux et orthopédiques. L'établissement propose plusieurs bassins intérieurs et extérieurs de températures variées, ainsi qu'un espace thermal complet avec saunas, bains à remous et hammam. L'absence relative de touristes permet d'observer la véritable culture thermale hongroise en action : discussions animées entre habitués, rituels de bien-être transmis de génération en génération, et rythme plus lent favorisant une détente profonde et authentique.

La tradition des "parties de bains" nocturnes au széchenyi et au lukács

Phénomène relativement récent dans l'histoire millénaire des thermes budapestois, les "parties de bains" (sparties) représentent une réinterprétation contemporaine et festive de la tradition thermale. Initiées au début des années 2000, ces soirées transforment les vénérables établissements en clubs éphémères où se mêlent bien-être aquatique et culture électronique. Le concept, né aux bains Lukács avant de s'étendre au Széchenyi, attire désormais une clientèle internationale venue vivre cette expérience unique au monde : danser dans l'eau thermale sous un ciel étoilé, entouré d'une architecture centenaire sublimée par des jeux de lumière multicolores.

Ces événements, généralement organisés chaque samedi soir, commencent au crépuscule et se poursuivent jusqu'à l'aube. Les bassins extérieurs deviennent des pistes de danse aquatiques, tandis que DJ internationaux et artistes visuels créent une ambiance immersive et surréaliste. La rencontre improbable entre le patrimoine thermal classique et la modernité festive génère une atmosphère unique, où le bien-être traditionnel se réinvente en expérience sensorielle contemporaine. Ces soirées constituent désormais un élément incontournable de la vie nocturne budapestoise, attirant aussi bien les locaux que les touristes en quête d'expériences insolites.

Au-delà de leur aspect festif, ces événements contribuent à la pérennisation économique des établissements thermaux et à leur adaptation aux attentes des nouvelles générations. Ils témoignent de la capacité d'innovation et de réinvention de la culture thermale hongroise, qui parvient à préserver son essence tout en évoluant avec son temps. Pour y participer, il est recommandé de réserver ses billets à l'avance, ces soirées affichant régulièrement complet, particulièrement durant la haute saison touristique et les festivals internationaux qui animent la capitale hongroise.

Le thermalisme budapestois transcende la simple expérience de bien-être pour devenir une véritable immersion culturelle. Entre architecture exceptionnelle, traditions séculaires et réinterprétations contemporaines, les bains de Budapest offrent une mosaïque d'expériences qui satisfait aussi bien les amateurs d'histoire que les hédonistes modernes.

Découverte gastronomique hongroise et adresses incontournables

La gastronomie hongroise, encore méconnue par rapport à d'autres cuisines européennes, constitue pourtant l'une des plus riches et des plus savoureuses du continent. Héritière d'influences multiples – slaves, germaniques, ottomanes et italiennes – elle a su développer une identité culinaire forte et distinctive, caractérisée par ses saveurs audacieuses et ses combinaisons originales. Le paprika, importé des Amériques au XVIe siècle, est devenu l'épice emblématique de cette cuisine, conférant aux plats leur couleur rouge caractéristique et leur goût tantôt doux, tantôt piquant.

Les traditions culinaires hongroises sont profondément ancrées dans une culture agraire séculaire, valorisant les produits du terroir et les préparations mijotées. Les soupes consistantes, les ragoûts généreux et les pâtisseries élaborées témoignent d'une approche gourmande et conviviale de la table. Chaque bouchée raconte l'histoire d'un pays au carrefour des influences, où la cuisine devient le reflet d'une identité nationale forgée par les échanges et les résistances culturelles. La capitale hongroise, en perpétuelle évolution gastronomique, offre aujourd'hui un panorama culinaire allant des tavernes traditionnelles aux restaurants étoilés revisitant le patrimoine gustatif national.

Budapest connaît depuis une quinzaine d'années une véritable renaissance culinaire, portée par une nouvelle génération de chefs talentueux. Ce renouveau s'appuie sur une redécouverte des produits locaux, des techniques ancestrales et des recettes oubliées, conjuguée à une ouverture sur les tendances internationales contemporaines. Des marchés couverts historiques aux food trucks innovants, en passant par les caves à vins spécialisées dans les crus hongrois, la capitale offre un éventail d'expériences gourmandes adaptées à tous les budgets et toutes les curiosités.

Le goulash traditionnel et ses variantes régionales à déguster au restaurant gettó rooster

Emblème international de la cuisine hongroise, le goulash (gulyás) incarne l'âme gastronomique du pays dans toute sa rusticité et sa générosité. Contrairement aux idées reçues, le véritable goulash hongrois est une soupe consistante plutôt qu'un ragoût, préparée traditionnellement par les bergers (gulyás signifiant littéralement "gardien de bœufs") dans de grands chaudrons en cuivre suspendus au-dessus du feu. Cette préparation ancestrale combine viande de bœuf coupée en dés, oignons, paprika, cumin et pommes de terre, mijotés lentement pour développer des saveurs profondes et complexes.

Les variantes régionales du goulash témoignent de la diversité culinaire hongroise. Dans la Grande Plaine (Alföld), berceau de la recette, on privilégie la simplicité et l'authenticité des ingrédients. Dans la région de Transdanubie, influencée par la cuisine autrichienne, on y ajoute parfois des légumes-racines et des herbes aromatiques. Chaque famille hongroise possède sa propre version, gardée précieusement et transmise de génération en génération, comme un patrimoine immatériel témoignant de l'histoire et de l'identité régionale. À Budapest, de nombreux restaurants proposent leur interprétation de ce classique national, des plus traditionnelles aux plus créatives.

Parmi les établissements incontournables pour déguster un authentique goulash, le Restaurant Gettó Rooster se distingue par son approche respectueuse des traditions tout en apportant une touche contemporaine. Situé dans le dynamique VIIe arrondissement, ancien quartier juif devenu l'épicentre de la vie nocturne budapestoise, ce restaurant combine atmosphère décontractée et cuisine de qualité. Leur goulash, servi dans un petit chaudron en cuivre individuel accompagné de csipetke (petites pâtes pincées à la main), offre une expérience gustative authentique, idéale pour s'initier aux fondamentaux de la gastronomie hongroise dans un cadre urbain et branché.

Les pâtisseries hongroises au café gerbeaud, institution depuis 1858

L'art pâtissier hongrois, influencé par les traditions viennoises mais enrichi d'une créativité locale débordante, constitue un chapitre essentiel de la gastronomie nationale. Les sütemények (pâtisseries) hongroises se caractérisent par leur richesse en noix, graines de pavot, fruits et épices, ainsi que par l'équilibre subtil entre douceur et acidité. Cette tradition pâtissière sophistiquée s'est épanouie dans les cafés emblématiques de Budapest, véritables institutions culturelles où l'aristocratie et l'intelligentsia se retrouvaient pour débattre des idées nouvelles autour de gâteaux exquis et de cafés parfumés.

Le Café Gerbeaud, fondé en 1858 par Henrik Kugler puis développé par le confiseur suisse Emil Gerbeaud, incarne l'apogée de cette culture du café pâtissier. Situé sur la place Vörösmarty au cœur de Budapest, ce somptueux établissement a traversé les époques en préservant son élégance Belle Époque : lustres en cristal, boiseries en acajou, marbres précieux et velours rouge créent un écrin raffiné pour déguster les créations emblématiques de la maison. Franchir les portes du Gerbeaud, c'est effectuer un voyage temporel vers le Budapest cosmopolite et intellectuel du début du XXe siècle, lorsque la ville rivalisait culturellement avec Vienne et Paris. La qualité et le savoir-faire des pâtissiers perpétuent cette excellence centenaire.

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